J'ai réussi.
Après une journée de discussions pour exploser, pour comprendre. Parce que même en étant soi-même on ne comprends parfois pas ce qui nous arrive, on a du mal à mettre des mots sur ce que l'on ressent. Sur une colère, une tristesse. Je ne me souviens pas avoir tant pleurer depuis longtemps. J'avais pas assez de mouchoir pour vous dire.
Et dans tous ça, dans la hantise d'une nouvelle dispute entre nous, je t'ai laissé me faire croire que mon amour pour toi était aussi grand qu'il l'était avant. Je t'ai laissé me berner dans une chose du passé. Oui et non. Ecoute mon ami. Parce que quoi que tu dises c'est ce que tu es. Ecoute bien mon ami, ce que tu ne veux pas croire car tu vis encore dans les méandres de mon passé que je déteste tant. Oublie-moi hier, connais-moi aujourd'hui, ouvre un peu ses œillères, et laisse passer la lumière. Tu dis ne pas vouloir te changer et tu ne me demandes que ça. Et bien oui il n'y a que toi, comme ami tout du moins, à qui j'ai envie de parler tant, parce qu'il n'y aura jamais aussi grande douleur que de ne plus te parler. Un petit plaisir de la vie. J'ai plaisir à te parler autant qu'à manger une bonne glace et tu sais à quel point je suis gourmande. Et tu m'en veux d'être attaché, mais qu'en pouvons-nous? Tu aimes me parler, moi aussi. Pourquoi on se laisserais pas aller tout simplement, juste à parler? Pourquoi veux-tu tout compliquer?
Oui je ne suis pas aveugle, je sais que je suis allée un peu loin. Qu'il y a des limites qu'il ne faut pas franchir, et que je les ai franchis hier à mes dépends, que je n'aurais pas du. Tu m'as piégé, tous ça pour assouvir une raison aveugle, pour avoir une réponse sur mes réactions, sur ce que je suis au plus profond de moi soi-disant. Et comme cela était si évident pour toi, tu y croyais dur comme fer. Je suis désolée de te dire ça, mais maintenant j'ai compris ce qui ne va pas.
Maintenant j'ai réussi. On dit que la nuit porte conseil. Et bien oui. Il a juste fallu relire ce que tu disais, juste un peu. Et maintenant je sais pourquoi. Je t'en veux. Je t'en veux de mettre à profit tous les mauvais moments, toutes les choses qui se sont passées entre la seconde et la terminal au lieu des sept derniers mois. Souviens-toi combien de fois on s'est pris le chou dernièrement? Aucune. On dirait que tu ne cherches que ça. Je ne veux pas te donner raison. Je ne me ferais pas piéger une seconde fois. Tu disais "c'est voué à l'échec cette amitié", garde ton pessimisme pour toi et si c'est tellement voué à l'échec, ne dis pas que tu apprécies nos discussions. Je ne voudrais pas jouer la fine bouche mais non, arrête ton char Ben Hur. Y'en à marre de tes soi disante preuve de conscience, j'ai plutôt l'impression d'être en face d'un gamin qui hésite entre un action man et un batman.
Je t'en veux. Voila je t'en veux tellement. Parce que MON AMI, il faut que tu cesses de me regarder au passé, tu seras gentil. Et cesse d'avoir la trouille de me voir, je suis pas un monstre, merci.


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