C'est comme ce trajet de la rue Eugène-Gonon quatre fois par jour. Ça me crève. Comprenne qui pourra.
Je vois pas le rapport avec le printemps là...
Attends. Le printemps, les petits oiseaux qui se chamaillent dans les bourgeons des peupliers. La nuit, les matous qui font un raffut d'enfer, les canards qui coursent les canardes au-dessus de la Seine et puis les amoureux. Me dis pas que tu les vois pas les amoureux, t'en a partout. Des baisers qui n'en finissent pas avec beaucoup de salive, la trique sous les blue-jeans, les mains qui se baladent et les bancs tous occupés. Ça me rend dingue.
Ça me rend dingue. C'est tout.
T'es jalouse? T'es en manque?
Moi? Jalouse? En manque? Nononononon, voyons... Tu plaisantes.
(...)
Pfffff, n'importe quoi. Manquerait plus que je sois jalouse de ces petits cons qui fatiguent tout le monde avec leur désir. N'importe quoi.
(...)
Mais si je suis jalouse !!! Ça se voit pas peut-être? Tu veux des lunettes ? Tu le vois pas que je suis jalouse, tellement que j'en crève, tu vois pas je manque d'amoûoûoûrrrrr.
Tu le vois pas ça ? Eh ben, je men demande ce qu'il te faut...
Je ressemble à un personnage de Brétecher: une fille assise sur un banc avec une pancarte autour du cou: "je veux de l'amour" et des larmes qui jaillissent comme deux fontaines de chaque coté des yeux. Je m'y vois. Tu parles d'un tableau. "
Extrait de la nouvelle "The Opel Touch", tirée de l'œuvre d'Anna Gavalda Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part.
Mais je me sens con, parce que j'ai laissé un comm" a kelkun qui avait mis un bout de ce passage, et alors que je l'ai lu et j'ai même pas fait attention je croyais que c'était la personne qui lavait écrit mdrr =)
Bref, bonne soirée :)