Non, aussi loin que remonte ma mémoire (et elle est encore toute jeune), je ne me souviens pas d'avoir eu une certaine place sur les bancs publics. Vous savez les places accompagnés, parce que c'est bien connu, les bancs publics ne sont pas faits pour les gens seuls, ni même pour les gens fatigués. C'est pour ceux qui ont trouvé leur petite personne à soi.
La petite personne à soi, je suis pas sûre d'être assez forte pour vous en parlez. Faut l'avoir trouvé pour la décrire. Et je n'ai jamais eu de petite personne à moi.
Au moment où je vous parle une grande majorité des personnes que je connais l'ont trouvé, où sont tout juste en train de la trouver. Ils en profitent, et disparaissent. Et comme avant, un goût de déjà-vu. Je me retrouve avec moi. C'est le sentiment de se retrouver chez soi, de demander les nouvelles de ces personnes sur MSN, et qu'ils disent "je l'appelle", "je sors avec" "il me manque". Et puis, en s'en souvenant que bien trop tard, "et toi?".
La petite personne à soi, c'est la sensation d'exister. Parce que tant que personne ne vous aime, que personne ne vous attend, vous n'avez pas le sentiment d'être vu dans le monde. Personne ne vous appelle, personne ne vous envoie de message. Personne ne vient vous voir.
C'est vous toujours qui y allez. Il faut bien se donner un objectif, sinon on finit par être un légume. Et malgré tous les sacrifices, tous les cadeaux, tous les mots. On finit par vous oublier au profit de la petite personne à soi.
Parce qu'après tout je suis une moitié entière qui s'est perdu, et qui a abandonné l'idée de se chercher.
Non. Les bancs publics n'ont pas de place pour moi.



" Je longe les petites maisons de meulière. Villa Marie-Thérèse, Ma Félicité, Doux Nids. C'est le printemps et je commence à déprimer sérieusement. C'est pas la grosse artillerie: larmes de crocodile, pharmacie, plus manger et compagnie, non.
C'est comme ce trajet de la rue Eugène-Gonon quatre fois par jour. Ça me crève. Comprenne qui pourra.

Je vois pas le rapport avec le printemps là...
Attends. Le printemps, les petits oiseaux qui se chamaillent dans les bourgeons des peupliers. La nuit, les matous qui font un raffut d'enfer, les canards qui coursent les canardes au-dessus de la Seine et puis les amoureux. Me dis pas que tu les vois pas les amoureux, t'en a partout. Des baisers qui n'en finissent pas avec beaucoup de salive, la trique sous les blue-jeans, les mains qui se baladent et les bancs tous occupés. Ça me rend dingue.
Ça me rend dingue. C'est tout.

T'es jalouse? T'es en manque?
Moi? Jalouse? En manque? Nononononon, voyons... Tu plaisantes.
(...)
Pfffff, n'importe quoi. Manquerait plus que je sois jalouse de ces petits cons qui fatiguent tout le monde avec leur désir. N'importe quoi.
(...)
Mais si je suis jalouse !!! Ça se voit pas peut-être? Tu veux des lunettes ? Tu le vois pas que je suis jalouse, tellement que j'en crève, tu vois pas je manque d'amoûoûoûrrrrr.
Tu le vois pas ça ? Eh ben, je men demande ce qu'il te faut...

Je ressemble à un personnage de Brétecher: une fille assise sur un banc avec une pancarte autour du cou: "je veux de l'amour" et des larmes qui jaillissent comme deux fontaines de chaque coté des yeux. Je m'y vois. Tu parles d'un tableau. "

Extrait de la nouvelle "The Opel Touch", tirée de l'œuvre d'Anna Gavalda Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part.
Serieusement j'ai envie de dire pleins de gros mots!
RAAAAAAAAAAAAAAH PUTAIN DE BORDEL DE MERDE DE CHIOTTE D'ENCULE DE SA RACE DE SA MERE LA PUTE QUE JE CHIER DESSUS PAR LA RAIE DU CUL QUI PUE LA DAUBE JUSQU'AU FOND DE SES CHIOTTES DE CLODO QUI IRA SE FAIRE FOUTRE CHEZ LES GUGINOLS!
ça fait du bien...
Merci ^^



Moi : y'a le mec que j'ai envie de baiser que j'ai vu en cours aujourd'hui.
Ma femme : ah et alors ?
Moi : bah j'ai toujours envie de le baiser.



Aujourd'hui j'ai plein d'opinions. Au début j'avais écrit un article très long sur toutes ces opinions. Mais mon ordinateur a eu la bonne idée de mettre l'écran bleu. Et BAM plus d'articles. Comme quoi j'étais pas destinée à vous faire part de toutes ces opinions. Et plus communément j'ai la flemme de tous ré-écrire. Je sais que c'est mon heure. Je laisse toujours quelques traces de mon passage dans ces heures reculées de la nuit, là où tout le beau petit monde que je chéris tant est en ce moment-même endormi. C'est pas tellement que je sois une chauve-souris. On peut dire que je veille sur eux autant que je m'éveille, ou que je veille.


J'ai relu Je ne t'aime pas Paulus cette après-midi. Dans l'histoire la fille devait faire une écriture d'invention dont le sujet était "la nuit". Je sais pas pourquoi j'vous parle de ça, c'est ridicule.
Je tombe de sommeil, tout simplement parce que j'écoute "Untitled 1" de Keane, et que c'est l'une de mes musiques préféré... J'ai tellement fait de choses sur cette musique. J'ai écris. Je me suis endormie. J'ai rêvé. Et à une autre époque, j'ai pleuré dessus. J'entre en transe quand je l'entends. Je pense aux trois années passées. A ces gens.
Les nouvelles personnes que je rencontre sont sympas, mais j'me sens pas à ma place. A la fac non plus, parfois j'me sens a des années lumières de ce que j'ai vécu les années précédentes.
Les gens me manquent. Les couloirs de mon lycée me manquent. Les VRAIS profs me manquent (parce que bon ceux que j'ai à la fac feraient mieux de prendre leur retraite au plus vite...). Toutes mes petites bandes de délurés me manquent. Le parc de Cabrini me manque. Les Bâtiment A, B et C me manquent. L'aumônerie avec Alix et Moumoune me manque. La Grèce, les TL et les TS de 2006/2007 me manquent.
Mais y'a plus rien de tous ça que des brides de souvenirs et des photos qui traînent.



On peut pas dire que la fac où je suis, soit le meilleur endroit pour trouver des délires dignes de ceux que j'ai vécu au lycée. On me disait "tu verras la Fac c'est encore mieux que le lycée...". Et bah au début ça paraissait. Toutefois, j'me suis rendue compte que je suis arrivée à Cabrini je n'avais rien, pas même une vie. J'étais seule, j'étais encore très fragile, toute fraichement revenue de chez les "racailles" de mon ancien collège, et ils m'ont tout offert. Une personnalité. Des amis (on pourrait même dire une seconde famille). Une passion. Un premier amour (non réciproque, mais toutefois une formidable amitié). Une grande gueule. Et des souvenirs plein la tête.
Alors oui c'est DUR (et cet article est surtout très long, et j'applaudis des deux mains celui qui est arrivé jusqu'à ce point). Oui, ce n'est pas simple d'accepter que cette époque est finie. Qu'il faut recommencer en étant quelqu'un d'autre, quelqu'un qui a déjà beaucoup mais qui ne demande rien de plus. Alors oui je suis déçue, je regrette d'avoir grandi si vite et d'avoir idéaliser la fac au point de croire qu'elle aurait pu être mieux que ma très grande famille Cabrinienne.



Moi : Même ce tyran il m'ennuie a la fac (même s'il a un beau cul...), C'est les autres qui me manquent.




Keane - Bedshaped
J'vous jure. Je chiale.

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