Je m'étais jurée qu'un jour je le lirais. Ou bien que je verrais le film. Je l'ai vu. Et maintenant je le lis. L'Amant de Marguerite Duras.
Je ne pensais plus être en osmose avec quelqu'un ou quelque chose, depuis que la semaine dernière est passée. La semaine dernière. La semaine de toutes les déceptions, de toutes ces choses auquel n'importe qui aurait pu croire les yeux grands ouvert. Et bien pourtant mes petits amis, je vous le dis, les histoires qui se "terminent" bien, ne sont en fait pas terminées. Mes histoires à moi, sont vraisemblablement terminées. A mes dépends. J'aurai aimé que ce soit différent.
Mais vous savez, on a beau s'imaginer tous ce que l'on veut, rien, absolument rien de ce que l'on envisage n'arrive. La chose à laquelle on ne pensait pas arrive, elle. Et puis on se dit "j'y avais pas pensé".
Je n'y avais pas pensé.
En fait peut-être que si. Y'a des fois où on sait puis finalement on fait comme si on ne savait pas du tout. Il faut bien feindre quelque chose. Il a fallu feindre ça.
MAIS (oui parce qu'il y a toujours un "mais"), les histoires terminées, les moeurs restent dans les coeurs. C'est tout. Vous pouvez partir, moi j'overdose de vous. Tout bonnement.



Et ce jour tant craint. Ce jour où je me serais dit "voila c'est arrivé". Ce jour où le passé a attendu de revenir, plus fort encore, plus grand, et plus cauchemardesque que jamais. Ce jour où finalement le collège n'est plus si loin. Ce jour où il est plus facile de dire "je suis seule". Comme un avant qui avait existé, et qu'on avait cherché à oublier. Mais ce jour arrive toujours. Ce jour où tout redevient comme avant. Plus rien, juste un affreux mal. Plus rien que la minime parcelle de dignité qui tend à disparaître sous les déchets de paroles, de dégueulis de mots. De paroles "réalistes". De choses où finalement vous ne pouvez répondre que: "je t'ai entendu, c'est bon, je m'en vais.".
Des amis. C'était des amis. Enfin il est toujours bon de le croire. Et comme vous avez été si dur avec eux, ils le sont tout autant en vous jetant. Et comme si chacun s'étaient concertés d'une date où ils pourraient, chacun à leur tour, jetés leurs ordures. Une à une. A la face. Au pilori de l'amitié je suis une criminelle.
Et il faudrait encore pardonner, encore changer, encore faire semblant. Encore se fatiguer, pour que dans quelques mois tous recommence. Tout. Il y a toujours une certaine fatigue. Pas de la colère, non je sais ce que j'ai fais, et c'est loin d'être bien. Non seulement beaucoup de peine. Beaucoup trop. Mais aussi beaucoup de malaise et de fatigue. Comme si c'était la fin. Comme si la vieillesse m'avait déjà atteinte. "Allons donc, me dit-on,  fais un effort, que ne ferions-nous pas pour garder des amis.", mais il faut plus que cela, beaucoup plus, des choses que je ne peux pas donner.
Mais vous savez je ne suis pas à blâmer. Parce que je savais que je prenais des risques, que je suis dur, certes, mais loin d'être mal. Ce fut toutefois un mal car franchise n'est pas toujours bonne. Mais je ne suis pas une menteuse, il y a des valeurs à respecter, et des taboos qui apparaissent de je ne sais où alors qu'ils n'ont pas lieu d'être.
Je pense ... Non j'en ai assez de penser. Je fatigue.


J'ai réussi.
Après une journée de discussions pour exploser, pour comprendre. Parce que même en étant soi-même on ne comprends parfois pas ce qui nous arrive, on a du mal à mettre des mots sur ce que l'on ressent. Sur une colère, une tristesse. Je ne me souviens pas avoir tant pleurer depuis longtemps. J'avais pas assez de mouchoir pour vous dire.
Et dans tous ça, dans la hantise d'une nouvelle dispute entre nous, je t'ai laissé me faire croire que mon amour pour toi était aussi grand qu'il l'était avant. Je t'ai laissé me berner dans une chose du passé. Oui et non. Ecoute mon ami. Parce que quoi que tu dises c'est ce que tu es. Ecoute bien mon ami, ce que tu ne veux pas croire car tu vis encore dans les méandres de mon passé que je déteste tant. Oublie-moi hier, connais-moi aujourd'hui, ouvre un peu ses œillères, et laisse passer la lumière. Tu dis ne pas vouloir te changer et tu ne me demandes que ça. Et bien oui il n'y a que toi, comme ami tout du moins, à qui j'ai envie de parler tant, parce qu'il n'y aura jamais aussi grande douleur que de ne plus te parler. Un petit plaisir de la vie. J'ai plaisir à te parler autant qu'à manger une bonne glace et tu sais à quel point je suis gourmande. Et tu m'en veux d'être attaché, mais qu'en pouvons-nous? Tu aimes me parler, moi aussi. Pourquoi on se laisserais pas aller tout simplement, juste à parler? Pourquoi veux-tu tout compliquer?
Oui je ne suis pas aveugle, je sais que je suis allée un peu loin. Qu'il y a des limites qu'il ne faut pas franchir, et que je les ai franchis hier à mes dépends, que je n'aurais pas du. Tu m'as piégé, tous ça pour assouvir une raison aveugle, pour avoir une réponse sur mes réactions, sur ce que je suis au plus profond de moi soi-disant. Et comme cela était si évident pour toi, tu y croyais dur comme fer. Je suis désolée de te dire ça, mais maintenant j'ai compris ce qui ne va pas.
Maintenant j'ai réussi. On dit que la nuit porte conseil. Et bien oui. Il a juste fallu relire ce que tu disais, juste un peu. Et maintenant je sais pourquoi. Je t'en veux. Je t'en veux de mettre à profit tous les mauvais moments, toutes les choses qui se sont passées entre la seconde et la terminal au lieu des sept derniers mois. Souviens-toi combien de fois on s'est pris le chou dernièrement? Aucune. On dirait que tu ne cherches que ça. Je ne veux pas te donner raison. Je ne me ferais pas piéger une seconde fois. Tu disais "c'est voué à l'échec cette amitié", garde ton pessimisme pour toi et si c'est tellement voué à l'échec, ne dis pas que tu apprécies nos discussions. Je ne voudrais pas jouer la fine bouche mais non, arrête ton char Ben Hur. Y'en à marre de tes soi disante preuve de conscience, j'ai plutôt l'impression d'être en face d'un gamin qui hésite entre un action man et un batman.
Je t'en veux. Voila je t'en veux tellement. Parce que MON AMI, il faut que tu cesses de me regarder au passé, tu seras gentil. Et cesse d'avoir la trouille de me voir, je suis pas un monstre, merci.


Morning comes and you don't want to know me anymore
[ Le jour se lève et tu ne veux plus me connaître ]

And it's a long time since your heart was frozen
[ Et ça fait un moment que ton coeur a gelé ]

For a moment your eyes open and you know
[ Pendant un moment tes yeux s'ouvrent et tu apprends ]

All the things I ever wanted you to know.
[ Toutes les choses que j'aurais voulu que tu saches. ]

Your eyes open, Keane.


Y'a des choses qui se résument seulement à "Je suis plus là".
Comme toutes les autres, qu'on aurait cru qu'elles seraient là alors qu'on l'est pour elles à n'importe quel moment du jour et de la nuit.
Mais quand c'est vous, il n'y a plus personne.
Oui parfois les choses ne se résument qu'à "Je suis plus là".



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